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ONE PLANET LIVING

ORIGINES DU ONE PLANET LIVING

 

La création du concept de One Planet Living provient d’un organisme qui s’appelle Bioregional, qui s’emploie à plusieurs actions environnementales partout dans le monde, depuis 1994. En 2000, Bioregional s’implique dans le projet de premier écovillage du Royaume-Uni, le BedZED (Beddington Zero Energy Development), au sud de Londres. Le projet est terminé en 2003, et s’avère un franc succès. Il s’agit d’un mini quartier basé sur des principes de mixité sociale, de proximité des services, et avant tout de durabilité. Plusieurs principes sont mis de l’avant pour la première fois à cette échelle au Royaume-Uni : le bilan carbone zéro, la réduction de la consommation d’énergie et d’eau, la réduction des déchets, etc. L’organisme responsable de l’aspect «écodurable» du projet, Bioregional, a donc pu mettre au test plusieurs visées environnementales. C’est donc en 2003 que Bioregional s’impose en fondant sa branche Bioregional Properties Ltd, dont la mission est de développer une approche de mode de vie durable dans le développement de communautés telles qu’au BedZED. En 2004, Bioregional lance son initiative appelée One Planet Living (OPL), qui est en fait un cadre de travail qui permet de guider le développement de projets durables partout dans le monde, pour essayer de changer le monde et nos habitudes.

 

APPROCHE GÉNÉRALE

 

Le One Planet Living se constitue selon une approche de développement durable qui prend en compte la majorité des aspects de la vie en générale et de notre interaction saine avec la planète. On parle alors d’alimentation, d’énergie, de santé, d’éducation, de mobilité, de loisirs, d’environnement, de faune et de flore, de ressources essentielles comme l’eau, de gestion de nos émissions de gaz à effets de serre, et de nos rapports sociaux. Le but est tout simplement de se donner les moyens de vivre et consommer, à l’intérieur de la limite de ce que la planète Terre a à nous offrir.

 

Le programme situe donc plusieurs enjeux spécifiques à l’échelle de la planète, et propose des principes et des stratégies de conception, afin de concevoir un environnement bâti qui donne l’opportunité de réduire notre impact néfaste sur la planète, et de vivre dans une approche durable. Bref, le One Planet Living souhaite par ses principes inspirer une durabilité à grande échelle, et non pas seulement à l’échelle du bâtiment écologique.

Projet écoquartier BedZED, UK

 

L'EMPREINTE ÉCOLOGIQUE COMME OUTIL DE MESURE

 

Pour mesurer l’impact des solutions appliquées en temps réel, le One Planet Living utilise la mesure de l’empreinte écologique. L’empreinte écologique est un outil développé par le Global Footprint Network, qui mesure la surface bioproductive de la planète qui est nécessaire pour soutenir un type de mode de vie en fonction des ressources naturelles disponibles. Cet outil permet donc d’extrapoler cette surface nécessaire afin d’illustrer «combien» de planètes seraient nécessaires pour soutenir l’ensemble de l’humanité, si celle-ci consommait au même rythme faramineux, par exemple, que les Nords-américains moyens. Le One Planet Living vise une empreinte écologique d’environs 3,4 hectares globaux (gha), alors qu’une consommation moyenne américaine est de 5,7 gha. Cela équivaut à un rythme de consommation des ressources d’un peu moins de 2 planètes.

 

10 PRINCIPES ONE PLANET LIVING

 

Les dix objectifs du One Planet Living se déclinent en réponse à dix problèmes d’envergure globale, auxquels l’organisme Bioregional tente d’apporter des outils et des stratégies durables :

ENJEU 1 | Les changements climatiques qui sont omniprésents, et le réchauffement de la planète dû aux émissions de gaz à effet de serre (GES) sont des enjeux pressants directement liés aux activités humaines et à notre consommation.

 

L’objectif «zéro carbone» vise donc à atteindre la neutralité carbone. En d’autres mots, le principe est de compenser les émissions de GES par une action, sur place ou ailleurs, qui elle, réduit d’un volume équivalent les GES. C’est le principe d’une balance. Pour y arriver, le OPL propose la mise en place de bâtiments et d’infrastructures qui sont plus efficaces énergétiquement, en plus de prévoir une production d’énergies renouvelables à même le site (ex. éoliennes, panneaux solaires photovoltaïques, etc.), et parfois en dehors du site, afin d’atteindre la neutralité en émissions de CO2.

 

ENJEU 2 | La production de déchets en quantité importante emmène à un problème de gestion des déchets. Il devient difficile de les stocker et de les gérer. La production de déchets vient de pair avec la consommation massive et l’épuisement rapide des ressources naturelles.

 

L’objectif «zéro déchet» vise ainsi à éliminer les flux de déchets qui sont dirigés directement vers l’enfouissement et les incinérateurs. L’enfouissement, c’est un peu de camoufler le problème à sa racine. Nous consommons trop de ressources, et donc nous produisons en conséquence trop de déchets. Pour arriver à réduire cette ligne directe vers les décharges, il faut viser l’écoconception qui va réduire la quantité de détritus, en plus d’encourager tous les moyens alternatifs au traitement des déchets, soit le recyclage, le compostage, et la revalorisation énergétique des déchets.

 

ENJEU 3 | Le secteur des transports est responsable de la plus grande quantité d’émissions de CO2 à travers le monde. Les pays occidentaux possèdent un nombre faramineux d’automobiles, et encouragent la propriété individuelle d’un tel bien, ce qui ultimement impose un rythme de consommation mondiale des ressources difficile à ralentir. De plus, le secteur des transports provoque une pollution sonore omniprésente dans toutes les grandes villes au monde, en plus d’avoir un impact direct sur les milieux naturels, de par les infrastructures nécessaires et les ressources essentielles à la fabrication et au fonctionnement (ex. consommation de pétrole) de tous (ou presque) les moyens de transports motorisés.

 

L’objectif « transports durables » vise à réduire cette dépendance accrue envers les véhicules motorisés personnels, telle qu’on la connaît ici même au Québec, et ainsi réduire la production de GES liée à leur utilisation. Pour y arriver, en plus de devoir collectivement s’éduquer envers de nouveaux moyens de déplacement, il est essentiel d’investir dans des infrastructures alternatives. Il faut investir dans les transports en commun, développer les véhicules moins polluants, opter pour des stratégies de quartiers plus denses, qui offriront des distances de marchabilité réalistes et des corridors cyclistes sécuritaires.

 

ENJEU 4 | L’utilisation des ressources naturelles qui excède la bioproduction de la planète est à la base de nombreux enjeux, et le recours à des matériaux non locaux lors de projets bâtis augmente la pression exercée sur la nature.

 

L’objectif «matériaux locaux et durables» vise à mettre en place un système d’approvisionnement en matières premières qui relâche la pression exercée sur l’environnement, et qui puisse bénéficier à l’économie locale. Il est primordial d’encourager l’investissement dans les ressources naturelles locales, pour ainsi réduire les coûts et les GES liés aux transports, en plus d’encourager l’économie locale. De surcroît, une stratégie pour avoir un impact positif concret sur le milieu est d’utiliser des matériaux constructifs renouvelables ou issus de la récupération.

 

ENJEU 5 | L’industrie agroalimentaire a un impact fort sur les ressources naturelles et contribue grandement aux émissions de gaz à effets de serre. La production de viande bovine, par exemple, nécessite beaucoup de ressources, pour un rendement peu intéressant. Aussi, les fruits et légumes que l’on retrouve en supermarché en provenance de l’autre côté de l’océan devraient nous alarmer quant aux ressources nécessaires afin qu’ils arrivent jusqu’à notre réfrigérateur.

 

L’objectif d’«alimentation locale et durable» nécessite une transformation du secteur agroalimentaire, afin d’avoir un impact positif sur le contexte local, l’environnement et même notre santé collective. Pour arriver à un résultat concret, il faudrait orienter les choix de productions vers des aliments demandant de faibles impacts environnementaux, produits localement, tout en encourageant une sensibilisation dans notre façon individuelle de consommer et d’acheter nos produits alimentaires. Ce sont des profondes habitudes que les gens doivent changer, et un esprit critique qu’ils doivent développer face à ce qu’on leur offre.

 

ENJEU 6 | L’eau potable, une ressource qui correspond à seulement 3% de l’eau qu’on retrouve sur le globe, est menacée. Elle se retrouve confrontée à de la pollution urbaine, industrielle, agricole, etc., en plus d’être de moins en moins disponible.

 

L’objectif de «gestion durable de l’eau» vise donc une meilleure gestion des ressources locales d’eau, tant sur son approvisionnement que sur la quantité utilisée. Pour répondre à cet objectif, il s’agit donc de promouvoir auprès des utilisateurs une utilisation raisonnable de la ressource et de sensibiliser pour empêcher son gaspillage. De plus, il est essentiel de prévoir la récupération des eaux usées, et la réutilisation d’eau de pluie afin d’enlever un poids sur la ressource.

 

ENJEU 7 | L’étalement urbain tel qu’on le connaît depuis plusieurs années provoque plusieurs effets néfastes, au niveau urbain, mais tout autant au niveau de la destruction d’habitats naturels. Les métropoles modernes s’étendent, les banlieues s’étalent ; les espaces naturels disparaissent du paysage, de pair avec la biodiversité qui l’habite.

 

L’objectif «habitats naturels et biodiversité» vise donc à une meilleure gestion du territoire, et une augmentation des densités des quartiers, afin de laisser l’environnement respirer et limiter la perte de biodiversité. Pour arriver à un résultat concret, en plus d’une gestion plus étroite de l’environnement bâti, il est essentiel de se positionner dans un processus de protection et de régénération des environnements naturels existants, ou encore de création de ces milieux naturels en leur absence.

 

ENJEU 8 | Le phénomène de mondialisation tend à uniformiser les cultures ; l’accès facile à l’information et l’internet, font que nous pouvons nous fondre dans n’importe quelle culture, mode ou mouvement d’influence sans effort. Cette immersion entraîne une perte de la culture locale.

 

L’objectif « culture et héritage» vise donc à protéger les patrimoines locaux et assurer leur pérennité auprès des populations locales. Une stratégie pour mettre en valeur l’héritage local est d’encourager la notion d’identité locale et d’organiser des célébrations permettant de mettre de l’avant ces particularités locales afin de les garder vivantes, dans les esprits et dans les institutions.

 

ENJEU 9 | Le monde moderne est économiquement de plus en plus inégal. Le fossé entre les pays riches et les pays plus pauvres ne se referme pas.

 

L’objectif «équité et partenariats locaux» vise à s’assurer que les projets de One Planet Living encouragent l’impact positif des quartiers sur l’ensemble de la société. Pour y arriver, on souhaite promouvoir l’équité et le commerce équitable, sur les plans local et global, afin de réduire dans la mesure du possible ce fossé qui sépare les communautés riches de celles moins fortunées.

 

ENJEU 10 | Bien que la richesse puisse faciliter la vie et aider au bien-être en général, la santé et la qualité de vie de communautés entières sont encore une fois inégales face à plusieurs autres pays plus choyés.

 

L’objectif « qualité de vie et bien-être» vise donc directement l’humain, individuellement et collectivement, dans sa santé mentale et dans la qualité de son contexte lui fournissant des conditions de vie spécifiques. Afin d’avoir un impact positif sur le bien-être et la qualité de vie, en plus de promouvoir cette qualité recherchée, il est essentiel de mettre en place des mesures visant des interactions sociales des gens dans leur communauté, et des actions environnementales, dans le but qu’ils participent à se construire leur propre milieu de vie qui leur bénéficiera directement.

 

ZÉRO CARBONE
ZÉRO DÉCHET
TRANSPORTS
MATÉRIAUX
NOURRITURE
GESTION EAU
NATURE
PATRIMOINE
ÉQUITÉ
QUALITÉ VIE

Bibliographie:

 

Bioregional Development Group. One Planet Living | Bioregional , [En ligne]. <http://www.bioregional.com/oneplanetliving/>. Consulté le 3 décembre 2015.  

 

WWF Global. Les 10 principes de One Planet Living, [En ligne]. <http://wwf.panda.org/fr/wwf_action_themes/modes_de_vie_durable/principes_one_planet_living_developpement_durable/>. Consulté le 3 décembre 2015.

 

Dictionnaire Environnement. Compensation carbone est une définition du dictionnaire environnement et développement durable, [En ligne]. <http://www.dictionnaire-environnement.com/compensation_carbone_ID5452.html>. Consulté le 3 décembre 2015.

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